Frida Khalo, une femme libre !





On ne peut pas comprendre l’œuvre de Frida Khalo sans connaître la femme, issue de la classe bourgeoise, militante au parti communiste, féministe convaincue dans un pays machiste, nationaliste et fière de ses origines.  Passionnée de la peinture, de la vie, malgré les douleurs, et un tempérament hors du commun, elle passera son existence à se relever de ses souffrances physiques et morales pour toujours avancer et vivre de son art. Dans son travail, Frida se démarque du surréalisme alors en vogue, en peignant ses sentiments, ses douleurs, sa vie, un univers dans lequel, la fiction ou le rêve n’ont pas leurs places. 

 

The Suicide of Dorothy Hale © Museo Dolorès Olmedo


Comment une artiste peintre, en l’occurrence la Mexicaine Frida Kahlo (1907-1954) est-elle devenue, longtemps après sa mort, une référence, une idole, bref, une star. Portrait d’une icône devenue star :

Frida Kahlo, de son vrai nom Magdalena Carmen Frieda Kahlo Calderon, sait dès sa plus tendre enfance, qu’elle ne suivra pas le même chemin que toutes les autres femmes mexicaines. Elle est atteinte à l’âge de 6 ans de la poliomyélite, sa jambe droite est atrophiée. Un handicap qui lui vaudra les invectives et le surnom de "boiteuse" à l’école. Pour ne rien arranger, le 17 Septembre 1925, alors qu’elle rentre de l’école, le bus dans lequel elle se trouve est percuté par un tramway. Grièvement blessée, elle est touchée à l’abdomen, aux jambes, et aux vertèbres. 


 

Frida Kahlo, le Bus, 1929 © Musée Frida Khalo, Mexico


Cet accident, qui l’oblige à rester alitée pendant 18 mois, marquera le début de sa carrière. Elle peint ses premiers autoportraits grâce à un miroir installé devant elle. En 1928, Frida s'inscrit au Parti communiste, elle qui vient d'un milieu bourgeois, elle veut changer les choses, et veut choisir sa vie. Dans une société profondément machiste, elle veut s'émanciper, voyager, étudier et peindre. C’est aussi l’année où elle rencontre, Diego Rivera, célèbre peintre de 21 ans son aîné. Ils se marient et emménagent à San Francisco en Novembre 1930.  Ils resteront trois ans aux Etats Unis où Frida y fera deux fausses couches, séquelles de son accident d'autobus. Ces événements inspireront ses peintures.

 

Frida Kahlo, Portrait d'Alicia Galant, 1927 © Museo Dolorès Olmedo


Lassée des Etats Unis, le mal du pays la submerge, elle ne souhaite qu'une chose, rentrer au Mexique, vœu exaucé en décembre 1933 et qu’elle matérialise dans l’une de ses œuvres « Autoportrait à la frontière entre le Mexique et les États-Unis ». En 1935, elle découvre une liaison entre son mari et sa sœur. Blessée, elle quitte le foyer, part à New York et vit d’aventures extraconjugales avant de revenir vers lui, cette liaison terminée.  André Breton, figure du surréalisme vient à Mexico en 1938 pour y prononcer des conférences. Lui et sa femme sont hébergés chez le couple d'artistes Mexicains. Frida se défend d'appartenir au mouvement surréaliste, qu'elle n'a jamais cherchée à imiter, elle peint sa réalité.

 

Kahlo Frida, Racines, 1940 © Museo Dolorès Olmedo


Frida et Diego divorcent en Décembre 1938. Paradoxalement, cette année-là sera l’une des plus prolifiques puisqu'elle peindra 13 œuvres. En 1938, elle expose seule pour la première fois à la Galerie Julien Levy à New York. Puis, elle part à Paris en 1939 pour une exposition sur le Mexique. André Breton l'héberge. Elle fait connaissance avec d'autres artistes surréalistes européens avec qui le courant ne passe pas. C’est aussi le cas avec les intellectuels parisiens et avec Paris qu'elle trouve sale. En 1940, alors qu'elle retourne à San Francisco pour des soins, Diego Rivera qui est aussi dans la ville la demande en mariage une nouvelle fois. Elle accepte et se remarient à nouveau le 8 Décembre 1940 à San Francisco avant de retourner à Coyoacán, dans la « Casa Azul ».

 

Frida Kahlo, The Frame (détail), 1938 © Centre Pompidou, MNAM-CCI


A la fin des années 40, sa santé se dégrade. En 1943, à la suite de douleurs dans la colonne, elle est contrainte de porter un corset de fer qui sera l'inspiration pour la toile « La colonne brisée ». En 1950, elle est hospitalisée et subit six interventions chirurgicales du dos qui en plus des douleurs, l'obligent à rester allongée. En 1953, les médecins lui amputent la jambe droite pour calmer ses douleurs horriblement abusives. Elle pense au suicide mais l’amour de Diego Riviera l'empêche de passer à l'acte. Elle mourra finalement le 13 juillet 1954, d'une pneumonie et sera incinérée le lendemain selon ses souhaits :"Même dans un cercueil, je ne veux plus jamais rester couchée !" L'une de ses dernières œuvres, Viva la vida est un hymne à la vie qui tranche avec les dernières années de souffrance de l'artiste.


Vive la vie, Frida Kahlo, 1954 © Musée Dolorès Olmedo

 

Les amateurs peuvent découvrir son œuvre en ligne sur le site du « Musée Frida Kalho » à Mexico et les fans du 7ème art se plongeront dans le biopic de Julie Taymor avec Salma Hayek « Frida » de haute facture !


Thierry Buisson


Crédit photo © Tomas Bravo pour Reuters

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

« Ladies § Gentleman, please welcome on this stage …… »

Francis Lalanne : personnage haut en couleur, s’il en est.

Arlette, j’ai raté maman !